Tania Mouraud (1942) – FR
Née en 1942, Tania Mouraud est une artiste contemporaine majeure.
Elle marque une rupture dans sa pratique et s’émancipe de toute école par un geste aussi radical que son travail même : l’autodafé de la totalité de ses oeuvres peintes, en 1968.
Dès lors, elle se révèle une outsider, un électron libre libéré de tout régime de tendance
Sa pratique est au-delà de toute facilité, inépuisable. Se nourrissant du présent qui est le sien, elle répond à ce qu’elle y rencontre, qu’il s’agisse d’art ou d’histoire, d’art conceptuel ou d’injustice. Pionnière quel que soit le médium ou l’espace qu’elle explore, ses Initiation Rooms de 1970 influencent notamment La Monte Young qui, à leur contact, fait évoluer sa Dream House. En 1977, City Performance n°1 investit l’espace public comme lieu de réflexion et de révolte : la police d’écriture envahit la polis, la cité.
Humanistes, écologistes, féministes, décoloniaux, les combats de Tania Mouraud transparaissent dans les BLACK POWER (1988-1992), les Black Continent (1991-2015), mais aussi plus récemment dans les séries photographiques des Balafres (2014) ou encore des Desolation Row (2018). S’y ressent une lutte pour la vie même, sa dignité, pour un monde et une humanité en paix. Ces travaux relèvent d’une recherche picturale éloignée de toute pratique classique et instituée de la peinture, que l’on retrouve dans l’ensemble de son oeuvre jusque dans ses vidéos les plus récentes, Fata Morgana (2016) et Pandemonium (2015-2016).
Son parcours est marqué par de nombreuses expositions personnelles en France, parmi lesquelles Exhausted Laughters au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne en 2014, Ad Nauseam au MAC/VAL la même année, Une pièce de plus au CCC de Tours en 2010 ou encore Roaming au Musée de la Chasse et de la Nature en 2008, pour les plus récentes. Son travail, applaudi à l’international, voyage notamment à Bucarest, São Paulo, Philadelphie, Saint Pétersbourg, Los Angeles, Barcelone, Toronto ou encore Londres.
Une rétrospective au Centre Pompidou-Metz consacre, en 2015, l’ensemble de son oeuvre et de ses recherches.